Notre-Dame-des-Landes : Les chants de nos bâtons contre les champs de béton




Les opposante et opposants à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (NDDL) appelaient les 8 et 9 octobre à une manifestation et un rassemblement sur la ZAD. Une mobilisation de 40 000 personnes, qui démontre le soutien populaire à cette lutte, en particulier dans les régions de Nantes et Rennes.

Manuel Valls a assuré le 11 octobre sur Ouest-France que l’évacuation de la ZAD, « se fera dès cet automne », alors que la ministre de l’Environnement Ségolène Royal a appelé le 15 octobre dans le Journal du dimanche à « arrêter les frais » et à développer l’actuel aéroport de Nantes Atlantique.

Mais d’un autre côté la manœuvre de division gouvernementale au moyen de cette consultation tronquée qu’était le référendum, ne proposant aucune alternative, n’a pas réussi à entamer l’unité du mouvement de résistance, entre les élu-e-s opposé-e-s à l’aéroport, l’association « citoyenne » Acipa, les paysannes et paysans en lutte et les zadistes. La manifestation des 8 et 9 octobre a une nouvelle fois fédéré toutes ces composantes. De plus, à l’initiative des militantes et des militants CGT qui s’oposent au projet d’aéroport, une apparition collective de syndicalistes s’est organisée en association avec des syndiqué-e-s de Solidaires de Loire-Atlantique et d’Ille-et-Vilaine pour affirmer la diversité du mouvement. Rappelons les positions de l’UD CGT de Loire-Atlantique, qui défend le réaménagement de l’actuel aéroport de Nantes en alternative au projet à NDDL, et des syndicats CGT de Vinci qui demandent « l’abandon du projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes », « qu’il ne soit procédé à aucune expulsion ni expropriation sur le site » et qui affirment leur « refus de servir de mercenaires pour démarrer un chantier dans les pas d’une nouvelle opération César [2012, ndlr] ».

Parer à toute éventualité

Pour autant, l’évacuation de la zone à défendre (ZAD) devrait bien avoir lieu dans les x semaines. « C’est ce qu’a confirmé Matignon, dans la soirée du dimanche 16 octobre », a rappelé Le Monde, même si « l’intervention dans le bocage nantais mobilisera des forces importantes, de 2 500 à 3 000 personnels, soit l’équivalent de plus de vingt-cinq unités de forces mobiles », et que ce serait, rappelle le JDD, « toutes les unités mobiles qui devront être envoyées sur la zone du futur aéroport ». « Entre les opérations annoncées pour le déplacement des migrants de Calais et, surtout, le contexte lié au terrorisme, ce scénario semble improbable. Tout du moins à court terme », en conclut Le Monde. Finalement, et bien que de nombreuses incertitudes pèsent sur le calendrier concernant l’intervention policière, le mouvement contre l’aéroport s’y prépare activement. Si intervention policière il y a, c’est au sein et autour de la ZAD et à Nantes… et partout en France que doivent s’organiser des actions de blocage et de résistance pour parvenir comme en 2012 à une déroute de l’opération policière.

Jacques Dubart, AL Nantes

 
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