Toujours mobilisé(e)s contre les lois Sarkozy




Comme il était prévisible, la loi sur l’immigration jetable a été adoptée par le Sénat. Elle entrera rapidement en application.

D’ici un an, un certain nombre de milieux vont se réveiller, s’apercevant que la carte de séjour n’est plus automatique, et qu’elle est liée au travail, etc. Un des constats de cette lutte est en effet le manque de combativité de ceux et celles qui ont des droits et qui pensent que cela ne les concerne pas.

À ce jour, cette loi n’est pas faite dans l’intérêt des candidat(e)s à l’immigration, quelles qu’en soient les raisons. Cette loi ne sert que les intérêts des milieux patronaux et financiers du pays.

Cet automne, nous irons certainement vers des assises pour décider de l’avenir de l’UCIJ (Uni(e)s contre une immigration jetable), fédération faite de spécialistes, de juristes, qui a permis une coordination, un lien avec les sans-papiers, et une tentative de créer des groupes locaux, réalité différente selon les villes. Même si cet outil a des défauts démocratiques, refuse des débats au nom de la composition des associations signataires, et qu’il manque d’ailes radicales, il a quand même permis la rencontre de différents mouvements qui n’avaient pas l’habitude de travailler ensemble. Un certain nombre d’associations issues d’Afrique ont pu ainsi informer et continuent à le faire sur la réalité de l’immigration. Elles ont, à partir de liens au pays, lancé une résistance. Il a aussi permis de mobiliser bien au-delà des cercles militants. Nous n’avions pas vu autant de monde dans la rue depuis bien des années (35 000 personnes à la manifestation du 13 mai dernier). La mobilisation va continuer dans le sens du retrait.

Réelle résistance

Un réveil est en train de se faire et une mobilisation, certes tardive mais de plus en plus accrue, existe. Les sans-papiers sont en train de relancer les grèves de la faim, et, cet été, ils/elles pourraient être de nouveau sous les feux de l’actualité.

C’est surtout au travers de l’histoire des enfants et la lutte menée par les collectifs autour des écoles soutenues par RESF (Réseau éducation sans frontières) que la mobilisation est en train de créer une réelle résistance. Sarkozy a reculé tout en essayant de maintenir ses objectifs.

En ce qui concerne les expulsions, rappelons qu’une circulaire laisse aux préfets une liberté d’appréciation et donc la place à un grand arbitraire, surtout si le préfet veut remplir son quota d’expulsions. D’ailleurs, dans les rencontres entre les collectifs et les préfets, ceux-ci nous rappellent qu’il ne s’agit pas d’une circulaire de régularisation. On ne peut être plus clair. Bref, on se situe plus que jamais dans le cas par cas. N’oublions pas qu’il y a un mois Sarkozy et Villepin déclaraient : « On expulse tout le monde. » Alors, continuons à forcer la porte que nous avons entrouverte !

Noël (AL Paris Nord-Est)


Les étapes de la loi

 Vendredi 23 septembre 2005. Note relative à la « préparation de l’avant-projet de loi relatif à l’immigration ».
 Mardi 29 novembre 2005. Allocution de Dominique de Villepin, premier ministre, devant le Comité interministériel de contrôle de l’immigration.
 Mercredi 1er février 2006. Avant-projet de loi relatif à l’immigration et à l’intégration du 30 janvier 2006.
 Jeudi 9 février 2006. Allocution de Dominique de Villepin devant le Comité interministériel de contrôle de l’immigration (CICI).
 Jeudi 9 février 2006. Avant-projet de loi relatif à l’immigration et à l’intégration du 9 février 2006.
 Mercredi 15 février 2006. Exposé des motifs du projet de loi relatif à l’immigration et à l’intégration.
 Mercredi 29 mars 2006. Projet de loi relatif à l’immigration et à l’intégration du 29 mars 2006.
 Mercredi 12 avril 2006. Rapport dit “Mariani” sur la politique européenne d’immigration.
 Mardi 2 mai 2006. Présentation à l’Assemblée nationale par Nicolas Sarkozy du projet de loi relatif à l’immigration.
 Mardi 2 mai 2006. Exception d’irrecevabilité, présentée par Bernard Roman (PS).
 Mercredi 17 mai 2006. Projet de loi adopté par l’Assemblée nationale, transmis au Sénat.
 Vendredi 16 juin 2006. Adoption par le sénat.
 Passage en commission mixte, recours devant le Conseil d’État par les socialistes, et publication au Journal officiel pendant que vous aurez cet AL en main pour cet été.

 
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