Antipatriarcat

Quinzaine de visibilité intersexe : Pour mettre fin aux mutilations




La période du 26 octobre au 8 novembre est la quinzaine de visibilité intersexe. C’est l’occasion de faire la lumière sur des luttes souvent oubliées, mais capitales aux luttes antipatriarcales.

Je tiens à clarifier tout d’abord que je suis une personne dyadique, c’est-à-dire non intersexe. Toutes les informations de cet article proviennent du Collectif Intersexe Activiste. Selon le Collectif Intersexe Activiste  : «  Les personnes intersexes sont nées avec des caractères sexuels (génitaux, gonadiques ou chromosomiques) qui ne correspondent pas aux définitions binaires types des corps masculins ou féminins.  »

On estime que 1,7 % de la population est intersexe, pour un total de 40 variations connues d’intersexuation. Ces variations incluent des arrangements de chromosomes qui ne sont pas XX ou XY, comme X ou XXY mais aussi des gonades présentant simultanément des caractéristiques de testicules et d’ovules.

Les personnes intersexes sont victimes d’une oppression systémique que l’on appelle l’interphobie. Cette interphobie systémique est particulièrement visible chez les victimes de mutilations à la naissance. Ces mutilations consistent en des opérations chirurgicales non consenties, visant à «  corriger  » l’appareil génital des personnes pour le conformer aux attentes d’une des catégories de sexe binaires. Bien que ces pratiques soient interdites par la loi internationale, la France a été condamnée à trois reprises en 2016 pour leur continuation.

Quand iels ne sont pas mutilées, beaucoup de personnes intersexes ne savent pas qu’iels le sont. Une grande quantité de caractéristiques intersexes ne sont pas détectées, comme des personnes présentant toutes les caractéristiques sexuelles et vivant comme des hommes cisgenre, mais ayant des chromosomes XY.

L’arrêt des mutilations à la naissance est une des revendications principales du Collectif Intersexe Activiste, comme l’information des personnes intersexes de leur intersexuation, la formation des personnels médicaux sur le sujet, la suppression de la mention de genre et la liberté de changement de prénom à l’état civil.

Dans le cadre communiste libertaire que nous proposons, l’interphobie doit être combattue en tant qu’oppression systémique patriarcale. Le combat contre cette oppression n’est cependant pas bénéfique qu’aux personnes intersexes  : en effet, comme les personnes trans et non-binaires, les intersexes sont victimes de la binarisation du genre, à la base de la création de classes de sexe binaires, rigides et imperméables, imposées par le patriarcat.

Les mutilations à la naissance jouent un rôle important dans ces procédés en supprimant tout ce qui sort de cette vision binaire des caractéristiques sexuelles, permettant ainsi de naturaliser ces deux classes de sexe, pourtant construites de toutes pièces.

Le Collectif Intersexe Activiste possède une caisse de dons sur leur site, pour soutenir les luttes intersexes, comme l’arrêt des mutilations à la naissance. N’hésitez pas à y faire un tour !

Jade (UCL Grand-Paris sud)

 
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