Pleins feux

Rentrée sociale : relancer la machine militante




Date-clef de la rentrée sociale, la manifestation interprofessionnelle du 5 octobre ouvre un triple chantier  : protéger l’assurance chômage, défendre nos retraites, mais aussi reconstruire et ancrer localement un mouvement social sapé par les confinements successifs.

Une journée de grèves et de manifestations interprofessionnelles est organisée par l’intersyndicale CGT, Solidaires, FO et FSU le 5 octobre. Alors que l’actualité sociale se concentre sur la question du pass sanitaire, cette date est l’occasion de rappeler par ses mots d’ordre l’urgence de combattre les nombreuses attaques gouvernementales et patronales contre notre classe. Dès la planification de cette date au mois de juin par la CGT, l’enjeu était clair  : remobiliser notre camp social après un an et demi d’épidémie qui a paralysé de nombreux collectifs habituellement combatifs.

Pour remettre en ordre de bataille notre camp social, les organisations syndicales affirment trois priorités pour cette journée  : combattre la réforme de l’assurance chômage du gouvernement – qui va drastiquement réduire les indemnités des privé⋅es d’emplois –  ; affirmer notre capacité à contrer les menaces sur nos retraites après le mouvement social de l’hiver 2019-2020  ; enfin, le 5 octobre a pour objectif de construire le rapport de force en vue d’augmenter nos salaires, dans un contexte de paupérisation de notre classe au profit des capitalistes. La hausse des prix rend nécessaire cette revalorisation mais c’est avant tout l’accélération de la lutte des classes, entre licenciements et dividendes records, entre déclassement social et explosion de la richesse des capitalistes qui rend indispensable une élévation du rapport de force.

Si personne ne s’attend à ce qu’un jour de grève suffise à faire plier le gouvernement ou le patronat, réussir cette journée permettrait d’amorcer un véritable rapport de force, il faut donc s’en saisir. S’en saisir c’est bien sûr être personnellement en grève et en action le 5, mais c’est aussi et surtout remettre nos syndicats en mouvement pour ceux dont la vie syndicale a souffert des confinements, et redonner goût à la lutte collective aux camarades qui se sont isolé⋅es depuis le mois de mars 2020.

C’est aussi l’occasion de convaincre sur nos lieux de travail ou d’études de la nécessité de s’organiser collectivement et de lutter pour reprendre l’offensive, car en l’absence de rapport de force, le «  quoi qu’il en coûte  » du gouvernement, c’est bien notre classe qui va le payer.

Trois combats à mener

Et après le 5  ? Dès le 6 octobre, il faudra retourner convaincre les travailleuses et les travailleurs pour renforcer notre camp social, si de nombreux camarades regrettent les journées de mobilisation sans lendemain, il faut s’appuyer sur elles en cas de succès pour travailler syndicalement, soutenir les grèves sectorielles, profiter au maximum de la fenêtre médiatique qu’offrent les mobilisations réussies pour diffuser nos propositions le plus largement possible. Si le 5 n’est pas la réussite qu’on souhaite, c’est un autre chantier critique qui s’ouvrira, celui de la relance de la vie syndicale, d’un véritablement déconfinement de nos organisations de classe pour remonter en combativité, un profond travail de terrain dans les différents secteurs professionnels qui constituent actuellement les déserts syndicaux.

Quoiqu’il en soit, il est clair que nous avons l’opportunité avec cette date de mobilisation interprofessionnelle de remettre les questions sociales au centre de l’actualité, de remettre en mouvement notre classe, et c’est à cette tâche que nous devons nous atteler le 5 octobre et les mois qui suivront.

Aimeric (UCL Grenoble)

 
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