Antipatriarcat

Transmisogynie : Nous n’en voulons plus dans le féminisme !




Les agressions envers les personnes trans par des militantes n’ayant de féministes radicales que le nom se font de plus en plus nombreuses. Ces actes s’ancrent dans le contexte de la transmisogynie qui imprègne la société et qui peut s’exprimer avec violence.

Les femmes trans [1] sont des femmes, nous ne le répéterons jamais assez  : leur place dans le féminisme est légitime. Cependant, elles se voient tous les jours remises en question. Au sein du féminisme, s’est ainsi développé un courant anti-trans dont les militantes sont appelées TERFs (Trans Exclusionnary Radical Feminists, soit féministes radicales excluant les personnes trans).

Résistance Lesbienne, un groupe issu de ce courant a, lors de la pride du 26 juin à Paris, pris la tête de la manifestation, avec banderoles, slogans et pancartes transphobes. Si leur transphobie visait aussi les hommes trans et personnes non binaires [2] nous pouvons noter leur véhémence contre les femmes trans et personnes transféminines [3]. Sasha [4], du média transféministe XY Média, a tenté de s’opposer à elles avant d’être interpellée et palpée par la police. Nous lui apportons tout notre soutien.

Pride de Paris, Photothèque rouge

Contre-pouvoirs transféministes

Cette situation nous mène à la conclusion de l’insuffisance de la sécurité des femmes trans et personnes transféminines dans les luttes LGBTI. Face à la violence des hommes, des TERFs, de la police, et l’absence de réactions des témoins, nous devons réagir collectivement.

Dénoncer le manque d’organisation de l’Inter-LGBT (derrière la pride) est certes important, car la critique est vitale pour avancer, mais insuffisant. L’isolement n’est pas une solution, il nous faut soutenir les luttes trans, LGBTI et féministes, investir les ­contre-pouvoirs et les rendre sûrs et combatifs. D’une part soutenir les initiatives de solidarité transféministes, et d’une autre porter une réelle solidarité sur nos terrains de lutte, seuls moyens pour impulser un changement social.

Un point central de cette solidarité doit être celle des autres femmes, qui dans les milieux féministes pourraient établir une dynamique anti-transphobe et anti-transmisogyne.

Cependant, la violence qui s’abat sur les femmes trans dans le milieu féministe ne provient pas spécifiquement de ce dernier mais d’une société profondément transphobe et sexiste qui à travers les systèmes carcéral et médical ainsi que par l’État et le capital les tue, harcèle, agresse et mutile dans la rue et dans leurs foyers. Dans cette optique, tout le mouvement social doit se positionner contre la transmisogynie et plus largement la transphobie et les LGBTIphobies. Le mouvement social, les mouvements LGBTI et féministes doivent s’emparer des mots d’ordre du mouvement transféministe, créer des solidarités, des structures de lutte et d’entraide et faire suivre les mots par des actes.

Transphobes, sexistes et flics, hors de nos prides, hors de nos vies !

Le groupe de travail LGBTI de l’UCL

[1« Trans » désigne une personne qui compte vivre ou qui a vécu une transition pour changer de groupe social de sexe. Par exemple, les femmes trans veulent ou ont transitionné vers celui des femmes.

[2Le genre d’une personne non binaire n’est ni strictement féminin ni strictement masculin.

[3Les personnes transféminines sont des personnes non-binaires proches du genre féminin.

 
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