Politique

Retour sur expérience :« Village Pré de Cordy », un blocus en zone rurale




Pendant plus de cinq semaines dans la ville de Sarlat, un blocus s’est organisé dans le Lycée Pré de Cordy. Ce fut l’occasion pour les élèves, enseignantes mais également les riveraines d’expérimenter collectivement une forme de lutte horizontale et inclusive. Retour sur cette riche expérience.

Le 7 mars dernier, le Lycée Pré de Cordy entre dans un épisode de grève et de blocus sans précédent. Lancé par les étudiantes en cinéma, un blocus se met en place le premier jour de l’appel à la reconductible de l’intersyndicale. Certaines professeures et personnels de l’établissement décident de rejoindre la grève et aident les élèves à organiser et à tenir leur blocus.

Le blocus tient. Il tient tellement qu’il se transforme en véritable lieu de vie : espace dédié à la détente avec fauteuils et canapés, toilettes sèches, cuisine, parking à vélo… L’ambiance est à la bonne humeur, en particulier les jours de beau temps, durant lesquels les élèves musiciennes se sont adonnées à de petits concerts improvisés, d’autres ont installé un terrain de badminton sur le parking, ont joué une partie de football, de molky ou de pétanque avec plusieurs professeures et autres personnels de l’établissement présentes sur le piquet de grève.

Un blocage devenu un lieu de vie

Le blocus est un lieu de rencontre, d’échange et de débat qui tient par la solidarité directe des riveraines et de commerces locaux, notamment des dons de nourriture ou bien encore de meubles par un grand équipementier français. La CGT Éduc’action 24 a apporté un soutien financier et moral aux élèves présentes en permanence sur le blocus. Le blocus prend donc le surnom de « Village Pré de Cordy ».

Des prises de paroles régulières, des rencontres entre élèves et syndicats sont organisées, notamment autour des repas solidaires proposés par la CGT, qui permettent des échanges intergénérationnels. L’ambiance y est festive et on en démord pas comme le disent les élèves aux micros des journaux et radios locales comme France Bleu Périgord ou bien Sud Ouest. Une camarade de la CGT, activement impliquée dans le blocus, témoigne de l’effervescence de cette expérience autogestionnaire malgré les réflexions et les pressions exercées par les personnels non grévistes à leurs égards.

Une mobilisation sans pareil

Le jeudi 23 mars la mobilisation est plus forte que jamais, le matin, un sit-in est mis en place par les élèves pour bloquer l’entrée de la cité scolaire, ¬l’après-midi, le cortège de la manifestation part du Village Pré de Cordy. Des discours sont prononcés par les élèves et les syndiquées avant le départ du cortège, sur les installations du blocus prévu à cet effet. Ce sont environ 2 200 personnes qui défilent ce jour-là contre la réforme des retraites et l’autoritarisme de Macron.

Bien que le Lycée soit habitué aux blocus, c’est bien la première fois qu’il tient aussi longtemps, que la solidarité y est aussi forte. Il est rare de voir une telle mobilisation en région rurale et cela nous montre que la lutte actuelle est bien plus grande que prévu par nos gouvernants et qu’en ne lâchant rien, en continuant à bloquer, à faire grève, à manifester, à lutter, nous gagnerons contre cet État bourgeois qui nous mène droit à la mort au travail pour le plus grand plaisir des capitalistes.

Alex (militant UCL) et Mylène (CGT 24)

 
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