Métallurgie CGT : 450 militants débattent et disent non à Bernard Thibault




L’assemblée générale régionale de la Métallurgie-CGT, près de Douai, a été un franc succès avec un net rejet des conclusions du dernier congrès confédéral. Et, plus nouveau, une main tendue à d’autres forces syndicales.

Les oreilles de Bernard Thibault ont dû siffler le 10 février, lors de l’AG de la Métallurgie-CGT du Nord - Pas-de-Calais. Les débats ont montré un très net rejet du bilan et de l’orientation de l’actuelle direction de la CGT, un mois et demi après le congrès de Nantes.

À Sin-le-Noble, près de Douai, environ 450 militantes et militants étaient réunis, représentant 262 organisations de la CGT, et c’est l’union locale dite « historique » qui animait les débats. Il faut préciser qu’à Douai, deux unions locales CGT sont en concurrence : l’UL « historique » (révolutionnaire) et l’UL bis (réformiste) [1]. Les syndicats de la métallurgie se retrouvent très majoritairement dans la première UL.

Dans la salle se côtoyaient divers groupements oppositionnels comme le Front Syndical de classe (FSC) ou Continuer la CGT, mais aussi des représentants d’organisations syndicales comme la FSU, l’Unef et l’union syndicale Solidaires, en la personne de Christian Mahieux. La présence de Solidaires dans cette assemblée était un petit événement, que la tribune n’a pas manqué de relever, de même que le quotidien La Voix du Nord. On voyait également des militants du comité de sans-papiers 59/62, du NPA, du POI, de LO, d’AL, de la Coordination communiste et du PRCF (dissidents du PCF).

Ce qui est sûr, c’est que nous avons assisté à un meeting de qualité sur l’emploi, les salaires, les retraites et les libertés syndicales.

Contre le duo CGT-CFDT

L’orientation du « syndicalisme rassemblé » de la CGT – c’est-à-dire, en réalité, le duo avec la CFDT – a été fortement contestée par les participants exigeant le rassemblement dans la lutte sur des initiatives fortes, y compris une grande manifestation nationale à Paris, en mettant l’accent sur la grève générale au regard des coups portés contre l’industrie et les services publics. La question des retraites a donné lieu à un débat très riche avec la nécessité de se retrouver ensemble, privé-public, dans l’action.

Deux motions ont été votées. La première, basée sur le rapport de Jean-Pierre Delannoy – le challenger virtuel de Bernard Thibault au dernier congrès [2] –, a été votée à l’unanimité et sera envoyée à Montreuil. La deuxième, votée à la très grande majorité (4 abstentions) concernait le syndicat CGT de Renault-Douai, qui fait face à une deuxième liste CGT à l’approche des élections professionnelles. Cette opération de torpillage est téléguidée par l’UL réformiste. La motion demande que la fédération de la Métallurgie et la confédération soutiennent sans aucune ambiguïté le syndicat CGT de Renault-Douai.

Jérôme (Douai), Eddy (AL Douai), avec Guillaume Davranche (AL 93)

[1Lire à ce sujet AL de juin 2009 : « CGT-Douai : les moutons noirs font de la résistance ».

[2Lire AL de janvier 2010.

 
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