Printemps 2010 : Réchauffement du climat social ?




Après une année 2009 pendant laquelle le mouvement social et syndical a connu de multiples difficultés, plusieurs luttes émergent ici et là actuellement. Quelles sont les principales perspectives qui se présentent, dans les semaines à venir ?

En lançant dès le 15 février un appel à une journée nationale de grèves et manifestations le 23 mars, l’intersyndicale nationale a repris la main, dans le tempo des luttes sociales. Faut-il s’en réjouir ? S’en désoler ? Des motifs pour se désoler, il y en aurait...

Agir au lieu de se désoler

Tout d’abord, le contenu de l’appel est, une fois de plus, fondé sur le plus petit dénominateur commun entre les forces en présence. Ensuite, on ne peut que déplorer l’unité très relative des syndicats, puisque CFTC et CGT dans un premier temps n’ont pas signé, tandis que FO lançait son propre appel en parallèle. Enfin, la forme même de cette action, qui pourrait se limiter à un simple « temps fort », sans aller plus loin.

Mais nous avons mieux à faire que de nous désoler : nous saisir de la situation actuelle, pour la rendre plus proche de nos aspirations. Des éléments intéressants se profilent dans certains secteurs professionnels. Aux Douanes, l’intersyndicale prépare depuis le début février un mouvement reconductible dont le début est fixé au … 23 mars. À la SNCF, la suite de la grève du 3 février est en débat entre les fédérations syndicales – et Sud-Rail propose publiquement que ce soit sous forme de grève reconductible à compter du 23 mars. L’intersyndicale de la Fonction publique appelle à la grève le 23 mars (ça, ça ne sera confirmé que début mars). Et des milliers de sans-papiers poursuivent encore aujourd’hui la grève qui avait été entamée en octobre.

Le mouvement de grève illimitée chez Total, l’appel intersyndical à la grève dans l’Éducation nationale pour le 12 mars prochain (dans le second degré), les grèves dans le secteur du commerce (comme par exemple chez Ikea ou dans les grandes surfaces Ed…) dessinent un panorama social qui commence à sérieusement se réchauffer.

Total, Ikéa… léger parfum de printemps

Certes, une partie du mouvement syndical s’empresse de rappeler que « pour les retraites, il est urgent d’attendre », au cas où les travailleurs et les travailleuses auraient la mauvaise idée de vouloir imposer des négociations sur leurs propres revendications et selon leur calendrier, au lieu d’attendre sagement celui du gouvernement, et de discuter ensuite des reculs sociaux.

Mais, du « on relance la production » des Philips de Dreux au « on se réapproprie notre usine » des Total de Dunkerque, il flotte, au fil des luttes actuelles, un petit parfum qui n’est pas inintéressant. Le bilan des mouvements de 2009 a été effectué dans chaque organisation syndicale, et nombreuses sont les équipes militantes qui ne veulent pas reproduire les erreurs récentes : « plus jamais ça » ! Appuyons-nous sur ces bilans et sur les luttes d’aujourd’hui, pour que le 23 mars soit vraiment un début, et pas seulement du printemps !

Mouldi C. (AL Transcom)

 
☰ Accès rapide
Retour en haut