Violences policières : Meurtre de Lamine Dieng, dix années sans justice




Depuis l’assassinat de Lamine Dieng par des policiers du XXe à Paris en 2007, sa famille réclame la mise en examen des auteurs de ce qu’elle appelle « un homicide barbare commis en bande organisée ».

Pendant 30 minutes, Lamine a été maintenu face contre terre par 300 kg, le poids total des policiers agenouillés sur son dos après lui avoir sanglé les chevilles et menotté les mains, un bras passé par dessus l’épaule et l’autre replié dans le dos. Les conclusions définitives des expertises médicales sont accablantes : « Asphyxie mécanique par suffocation, suffocation due à l’appui facial contre le sol avec pression du sommet de la tête ». Mais les auteurs du crime, identifiés, ont bénéficié de dix ans d’impunité, qui sont dix ans de déni de justice pour Lamine.

Les irrégularités des procédures sont pourtant tout à fait criantes : pas de mise sous scellés du fourgon dans lequel Lamine Dieng est mort, ni des chemises tachées de sang des policiers, disparition de la sienne, pas de photos des indices relevés ni même de la scène de crime ; le CD-Rom remis par la DOSTL (direction opérationnelle des services techniques et logistiques) est illisible par les enquêteurs, le juge d’instruction refuse la reconstitution de la scène de crime, les meurtriers sont entendus sous le statut de témoins assistés, l’instruction est sans fin… et suivie d’un non-lieu. L’appareil judiciaire n’a jamais voulu admettre la responsabilité de ces policiers.

Le magistrat, Patrick Gachon, a refusé d’ouvrir un procès contre ceux qui ont étranglé Lamine et ceux qui comprimaient son thorax et sa tête, sous prétexte que la technique du plaquage ventral n’est pas interdite en France.

Les tortionnaires meurtriers récompensés

Sauf que la formation des policiers exige que la technique barbare (et interdite dans d’autres pays) de la clé d’étranglement, qu’ils ont utilisée, ne dure pas plus de quelques minutes, car sinon elle entraîne la mort. Les tortionnaires meurtriers ont depuis été récompensés par des avancements de carrière.

Les plus hautes instances du pays font tout pour éviter des retombées judiciaires aux policiers qui commettent de tels crimes. Depuis février 2017, une loi facilite encore aux policiers l’usage d’armes à feu contre des personnes non armées. Même s’il reste l’étape de la Cour de cassation, ces dix ans montrent que lorsqu’on recherche la vérité et la justice, s’en remettre à l’appareil judiciaire et aux autres institutions ne sert à rien. Que faire donc ? C’est la question que pose Vies volées, le collectif de soutien et d’entraide créé par la famille de Lamine avec d’autres familles de victimes. Ensemble, mettons un terme aux dénis de justice lorsque la police torture et tue !

Cette année, après un tournoi de basket organisé en la mémoire de Lamine le 16 avril au stade Louis Lumière, le prochain rendez-vous sera le 17 juin devant le 58, rue des Amandiers (Paris XXe). Au programme : 10h30, projection vidéo, 12h conférence de presse, 14h marche, 18h concert de soutien.

Collectif Vies volées

Pour en savoir plus :
viesvolees.france@gmail.com
Pétition : #contrelapeinedemort
Pot commun : #10ansLamine

 
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