Pleins feux : Notre Dame des Landes : La résistance à l’aéroport s’étend




À Notre-Dame-des-Landes, la lutte contre le projet de construction d’un aéroport se poursuit tandis que le gouvernement semble déterminé à ne pas lâcher prise. La résistance s’organise et permet de développer une réflexion pour un autre projet de société.

Suite aux opérations policières enclenchées le 16 octobre sur la Zad (Zone d’aménagement différé pour le pouvoir, Zone à défendre pour ceux et celles qui luttent contre le projet) avec destructions de maisons et évacuation des zadistes, le succès de la manif de réoccupation (40 000 personnes) a permis de construire de nouvelles habitations à la Châteigneraie. Après cette démonstration de force des opposants et opposantes, le pouvoir, dès le 23 novembre, s’est relancé dans une répression outrancière faisant une centaine de blessé-e-s et condamnant à de lourdes peines plusieurs personnes interpellées.

Répression à Notre Dame Des Landes (indymédia)

Le site de la Châteigneraie n’est pas squatté puisque ceux et celles qui l’occupent sont invité-e-s par le locataire des lieux. La préfecture a donc dû faire un recours au tribunal de grande instance de Saint-Nazaire pour demander l’expulsion des nouvelles constructions. Le jugement a été rendu le 11 décembre, et a donné raison aux pouvoirs publics en demandant l’expulsion de nouvelles cabanes construites à la Châteigneraie (ou « Chat Teigne ») et ce, bien que certains opposants et opposantes aient déclaré ce lieu comme domicile principal, entraînant une nouvelle procédure pour la préfecture.

Le 12 décembre, des échauffourées provoquées par la préfecture ont donné un prétexte à l’État pour faire appliquer le plus vite possible des expulsions en pleine vague de premier froid et avec une rapidité déconcertante de la procédure.

résistances alternatives

Toute expulsion entraînera une mobilisation de réoccupation. La solidarité ne faiblit pas puisque des collectifs de soutien émergent d’ores et déjà dans toute la France voire au-delà. La solidarité, entre les paysans et paysannes et les « zadistes » est à son apogée, les premiers protégeant avec une quarantaine de tracteurs enchaînés les uns aux autres les habitations des seconds, rappelant des scènes dignes d’un western. Pour autant, à l’heure où nous écrivons ces lignes, les forces de l’ordre n’ont pas encore donné l’assaut, ce que beaucoup redoutent néanmoins.

L’heure n’est cependant pas qu’à la résistance mais aussi à la critique politique et à la construction d’alternatives. Les questionnements sur les projets dits d’utilité publique et l’aménagement du territoire prennent de l’ampleur : du nouveau Palais de justice à Paris, au tunnel Lyon-Turin, au THT... Notre-Dame-des-Landes devient un exemple montrant le manque de démocratie et la volonté de l’État de soutenir Vinci, Bouygues et tous les bétonneurs.

Les débats ont porté également sur l’avenir du bocage si le projet est envoyé aux oubliettes. L’idée est de développer une agriculture vivrière créant du lien social, du travail... Le but est que la Zad devienne un « Paradis » : Pépinière d’activité et de ressources alternatives pour le développement et l’investissement solidaire...

Pour marquer l’occupation du terrain et peser dans le rapport de force, un festival de concerts est organisé du 4 au 6 janvier 2013 à la Zad. A plus long terme, l’Acipa prépare une mobilisation d’ampleur l’été prochain tablant déjà sur 300 000 personnes, espérant égaler les grandes mobilisations du Larzac.

Le mouvement est en phase ascendante et se transforme en cauchemar pour un premier ministre, déjà embourbé sur tous les fronts (Florange, mariage gay....). Son entêtement risque d’être son chant du cygne. Boutons Ayrault, Vinci et tous leurs valets loin du bocage !

Collectif AL de Nantes

 
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