Culture

Mémoire : Les usages politiques de la Commune




Voici déjà les cent cinquante ans de cette vieille dame, si jeune dans nos cœurs, la Commune de Paris. Il faut lire à cette occasion le livre d’Éric Fournier !

C’est un ouvrage de référence, non parce qu’il fait des révélations sur le déroulé des événements, mais parce qu’il décrypte les lectures qui en furent faites, et les motivations sous-jacentes qui animaient ces interprétations. Parle-t-on de mars ou de mai, du « mur des fédérés » ou de celui dédié aux « victimes des révolutions »... Il raconte aussi les altercations entre la SFIO et le PCF pour la prééminence dans les cortèges, et les diverses tentatives de récupération, y compris par l’extrême droite !

La Commune est de tous les affrontements idéologiques, comme un temps mémoriel permanent. Aujourd’hui encore, les lieux mémoriels sont à la croisée de nombreux enjeux, que certains tentent de gommer au nom de la concorde républicaine.

J’emprunterais à Éric Fournier sa conclusion : « Voilà en quoi l’histoire des mémoires de la Commune est aujourd’hui vivante dans le champ politique... » La Commune n’est pas morte. Et nous entendons bien ne point l’enterrer dans une fausse Commune, écrite par les thuriféraires du pouvoir.

Dominique Sureau (UCL Angers)

  • Éric Fournier, La Commune n’est pas morte : les usages politiques du passé de 1871 à nos jours, éditions Libertalia, 2013, 196 pages, 13 euros.
 
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