Notre-Dame-des-Landes : Le projet d’aéroport s’embourbe




Depuis la dernière démonstration de force contre l’aéroport de Notre-dame-des-Landes avec la manif du 22 février à Nantes, l’abandon du projet semble pour beaucoup de plus en plus crédible et proche. Penser la suite de cette possible victoire, sans oublier de maintenir la pression sur le pouvoir, est de plus en plus nécessaire.

La manifestation du 22 février dernier, avec ses 50 000 personnes, semble avoir considérablement mis à mal le projet d’aéroport qui avait déjà du plomb dans l’aile. Les déclarations des proaéroport de tout poil, Vinci et PS en tête, affichant un optimisme sans faille dans la réalisation de leur délire productiviste ne convainc plus grand monde.

D’ailleurs depuis quelques temps, il semblerait même plutôt qu’ils fassent profil bas. Les médias locaux se font régulièrement l’écho de réflexions qui soulèvent indéniablement une certaine odeur de sapin pour le projet. D’abord il y a eu en avril l’annonce du Conseil national de la protection de la nature (CNPN), émettant un avis défavorable à la demande, faite par le préfet, d’une dérogation pour la destruction de l’espèce protégée qu’est le campagnol amphibie.

Articuler information et résistance

En juin on pouvait aussi lire dans le journal Ouest France un article sur l’éventuelle indemnisation de Vinci en cas d’abandon du projet ! Plus globalement, le gel à durée indéterminée du projet et son avenir bien flou rendent pour la population l’idée d’une victoire bien plus crédible et le fatalisme de moins en moins de mise. Certains agriculteurs ayant choisi il y a bien longtemps l’accord avec Vinci, plutôt que le refus de l’expropriation, ont d’ailleurs eux aussi bien senti que le vent tournait en notre faveur. Ces anciens propriétaires, qui ont donc vendu leurs terres à Vinci, ont osé revenir semer sur ces terres qui ont été dans la plupart des cas récupérées par les agriculteurs ayant fait le choix de la résistance !

Ce n’est donc surtout pas le moment de lâcher la pression mais bien celui de continuer d’articuler information, bataille d’idée et résistance sur le terrain. Cette dernière est d’ailleurs toujours de mise. Le 23 avril, suite à des rumeurs d’expulsion d’une ferme sur la Zad, plusieurs centaines d’individus accompagnés de tracteurs tenaient les barricades, la police n’est finalement jamais venue.

Les 5 et 6 juillet se tiennent le forum et le festival annuel de Notre-Dame-des-Landes. L’occasion de faire une nouvelle démonstration de la popularité de notre combat, de resserrer la solidarité avec les luttes contre les autres grands projets inutiles mais aussi d’aborder des questions politiques importantes. Comment continuer la lutte contre l’aéroport et son monde en cas de victoire ? Que faire alors des terres ? Comment articuler luttes réformistes et perspective révolutionnaire ? Ce sont ces questions qui seront discutées dans le village anticapitaliste et libertaire où le groupe Alternative libertaire de Nantes sera d’ailleurs présent.

Ben (AL Nantes)

 
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