Identité nationale : Pour la suppression du ministère de la Honte




Le grand débat, Le Pen en a rêvé, Besson, l’a fait ! Mais certaines questions ne sont, elles, jamais posées. Contre ce débat et ses conséquences racistes, la mobilisation s’organise pour obtenir la suppression du Ministère.

L’identité nationale est employée pour dissoudre la conscience d’appartenir à une seule et même classe, celle des prolétaires. Ce grand diviseur commun que serait l’identité nationale est bien un moyen pour faire oublier l’essentiel : les aberrations d’un capitalisme décomplexé.

Le nationalisme, antilibéralisme des imbéciles

C’est bien de nationalisme dont il s’agit avec le débat proposé par le méprisant Éric Besson. Le nationalisme a besoin d’un grand récit fédérateur, d’une croyance dans les mirages économiques et sociaux qu’il est censé prodiguer, et reposant sur un ensemble de rites (la Marseillaise) et d’emblèmes (du coq gaulois au buste de Marianne) afin de s’auto-entretenir. Le grand récit que le nationalisme propose, c’est celui d’un « nous », fort et fier, qui s’oppose à un « eux » susceptible d’affaiblir, de dégénérer le premier. Vision essentialiste, homologue en tout cas à n’importe quel racisme : cette structuration binaire de l’organisation sociale est quand même l’un des ressorts politiques des pires catastrophes que l’Europe et le monde ont vécues ces deux derniers siècles.

Poser les vraies questions

Face à cette offensive réactionnaire, il est urgent de retourner le débat à l’avantage des victimes du racisme d’État. En premier lieu, le ministère de l’identité nationale est également celui qui s’acharne à refuser de délivrer les documents administratifs permettant aux travailleuses et travailleurs migrant-e-s d’être en règle. Ce ministère est ainsi la machine qui fabrique de nouvelles classes d’irréguliers, et qui dans le même mouvement appelle au sursaut de la nation face à la menace que feraient planer ces mêmes irréguliers.

La libre circulation des marchandises et des capitaux ne poserait aucun problème, mais les êtres humains sembleraient représenter une autre affaire, surtout lorsqu’ils ne sont ni riches ni blancs. Mais les sans-papiers ne sont pas les seuls visés par ce débat chauvin. Les immigrés présents depuis 50 ans et leurs enfants ou petits-enfants français sont implicitement visés : leurs cultures, leurs religions ou leurs langues seraient aussi une menace contre l’identité de la « France éternelle » !

Ce qui ne fait jamais débat en revanche, sauf lorsque les banlieues se révoltent, ce sont les violences racistes et les crimes policiers impunis. Ce sont les discriminations au logement et à l’emploi, vécues par les enfants d’immigré-e-s, elles et eux à qui on reproche leurs origines, contrôlées plusieurs fois par jour. Ce sont l’échec scolaire et les années de chômage qu’ils vivent, la gestion punitive de la délinquance, les conditions de vie dans les quartiers populaires...

Ces questions doivent déborder ce débat qui cache la forêt d’injustices que vivent les racisé-e-s dans ce pays. C’est pourquoi Alternative libertaire appelle à manifester le samedi 27 février 2010 à 15 heures, place de la Bourse à Paris, pour la suppression du ministère de l’Immigration et de l’Identité nationale.

Franz B. (AL93), Nico P. (AL77)

 
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