OGM : Fausses informations...




Le rejet des OGM (organismes génétiquement modifiés) par la grande majorité des peuples de la planète repose sur deux préoccupations fondamentales : d’une part des paysans, en particulier au sein des pays du Sud, estiment que les OGM vont permettre aux multinationales de l’agrochimie d’accroître leur emprise économique sur l’agriculture mondiale. Et d’autre part les consommateurs, n’ayant pas oublié les crises du sang contaminé et de la vache folle, refusent de servir de cobayes à une technologie émergente.

« À qui profite le crime ? », c’est en résumé la question posée implicitement par les « faucheurs volontaires ». Les partisans des OGM ne cessent, eux, de répéter qu’ils vont permettre de résoudre les problèmes alimentaires, d’utiliser moins de pesticides, ou encore des avancées importantes en médecine. Pour évaluer ces affirmations, il suffit de les confronter aux OGM réellement mis sur le marché. Aujourd’hui, la grande majorité des variétés d’OGM disponibles sur les catalogues de semences des multinationales concernent les variétés résistantes aux pesticides. La réalité des OGM aujourd’hui, c’estdon, bien au contraire, de favoriser la vente des pesticides. Est-ce surprenant quand on sait que les producteurs de semences sont aussi en règle générale ces mêmes multinationales qui produisent ces molécules chimiques ? Mais elles n’ont pas l’intention d’en rester là. Au travers de la volonté de généralisation des OGM et des dispositions juridiques en cours d’élaboration pour permettre la « brevetabilité du vivant », elles ne recherchent aucunement à améliorer la vie de l’humanité. Ce qu’elles veulent mettre en place, quelles qu’en soient les conséquences, c’est l’appropriation du marché mondial des semences. Imposer à tous les paysans de la planète de racheter chaque année des semences au lieu d’utiliser une partie de leur récolte de l’année précédente.

Bien sûr, les technologies « OGM » s’appuient sur des acquis à la fois scientifiques et techniques, développés depuis plus de vingt ans en laboratoire. L’accumulation de connaissances biochimiques sur le fonctionnement intime des cellules vivantes permet de prévoir une partie des conséquences des modifications du matériel génétique d’un être vivant. De même, la mise en évidence de lois « écologiques » permet d’évaluer les conséquences de l’introduction d’une nouvelle entité vivante dans l’environnement. Mais des incertitudes sur les conséquences des OGM restent importantes. Le vivant est l’absolu de ce que les scientifiques appellent un « système complexe » pour lequel il sera toujours impossible de prévoir l’ensemble des suites d’une action. La communauté scientifique est extrêmement partagée sur cette technologie. Prôner les OGM aujourd’hui relève ainsi d’une « foi » : « la science aura toujours la possibilité de résoudre la totalité des problèmes qui lui seront posés »... ou d’une volonté d’exploitation mercantile de brevets.

Mais la production d’OGM est davantage une technique qu’une science. Le terme de « manipulation génétique » est représentatif de sa réalité : « Simplement » introduire au sein des chromosomes de la plante modifiée des morceaux de chromosomes d’un autre être vivant, éventuellement très éloigné génétiquement du premier.

Pour cela les manipulateurs tentent de reproduire les phénomènes de recombinaison du patrimoine génétique opéré par des virus. Souvent, l’objectif recherché est l’ajout d’un gène permettant à une plante de fabriquer au sein de ses cellules un produit chimique particulier. Quand la quantité produite est suffisante, tout va bien et une autorisation de mise sur le marché est sollicitée.

Mais quelles interactions cette molécule va-t-elle déclencher au sein de la fragile chimie cellulaire ? Quelles conséquences sur l’environnement de l’introduction d’une plante modifiée ? Avec autorité on nous affirme que tout est maîtrisé. Jusqu’au moment où l’on s’apercevra, mais un peu tard, que tout ne l’était pas forcément.

Malgré tous ces risques, la production maîtrisée de certains OGM pourrait-elle être un jour utile à l’humanité ? Les débats lors du rassemblement à Verdun-sur-Garonne n’ont pas pleinement répondu à cette question. Mais les faucheurs volontaires d’OGM affirment que pour le moins, il est nécessaire d’être extrêmement prudent sur la culture d’OGM en plein champ. Ce qui est contesté en premier lieu, ce sont ces essais, qui, loin d’être des tests scientifiques, sont seulement utiles pour préparer la commercialisation des OGM en Europe. Des essais pour imposer un fait accompli à des populations récalcitrantes.

JD

 
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