Communiqué de l’UCL

Soutien au CCIF contre les menaces de dissolution : non, le CCIF n’est pas une officine proterroriste !




Le gouvernement a officiellement lancé la procédure de dissolution du Comité contre l’islamophobie en France, une ONG de défense des droits parfaitement légaliste, contre laquelle aucune charge sérieuse n’existe. Ce faisant, il façonne un « ennemi de l’intérieur » qui englobe l’ensemble des musulmans. Il s’agit d’une grave atteinte aux libertés publiques, et l’UCL la dénonce sans réserve.

Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé le jeudi 19 novembre avoir envoyé un courrier lançant la procédure de dissolution au Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF). Cette décision fait suite à la menace qu’il faisait planer sur l’association depuis un mois, l’ayant honteusement accusée d’être une « officine islamiste œuvrant contre la République » à la suite de l’assassinat de Samuel Paty, enseignant de Conflans-Sainte-Honorine (78).

Nous avions déjà relevé dans notre communiqué faisant suite à ces événements que les accusations du gouvernement à l’encontre de cette association antiraciste étaient non seulement infondées mais également dangereuses. Spécialisé sur la question de l’islamophobie, le CCIF est une association de défense des droits, dont l’action se situe dans le cadre la législation française. Rien de plus légaliste. Laisser entendre qu’il s’agit d’une officine proterroriste, sans aucune preuve tangible pour cela, est une grave atteinte aux libertés publiques.

Cette dissolution est cependant désormais sans objet comme le précise le CCIF dans son dernier communiqué puisque le collectif a, depuis les menaces gouvernementales, transféré son siège social à l’étranger afin de pouvoir continuer à apporter une aide juridique aux personnes victimes d’islamophobie et à aider les musulmans et musulmanes à se défendre contre le racisme qu’ils et elles subissent dans la société française (dégradation de lieux de cultes, insultes et agressions, incitations récurrentes à la haine raciale dans les médias, etc.).

Cette répression s’inscrit bien dans une vieille tradition coloniale de mesures d’exception, pour contrer la résistance et l’auto-organisation de celles et ceux qui subissent le racisme d’État.

L’Union communiste libertaire apporte son soutien au CCIF et condamne fermement les gesticulations de Gérald Darmanin, qui en disent long sur le durcissement liberticide de ce gouvernement. Avec l’annonce d’une loi sur le « séparatisme », celui-ci cherche à construire un « ennemi de l’intérieur » qui, comme l’affaire du CCIF le prouve, vise à jeter le soupçon sur l’ensemble de la minorité musulmane de ce pays.

Union communiste libertaire, le 23 novembre 2020

 
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