Politiques de la ville : faut montrer patte blanche !




Depuis la fin des années 1970, ce que l’on connaît aujourd’hui sous le nom de « politique de la ville » a consisté à traiter les symptômes des inégalités frappant les quartiers populaires, en liant des mesures sur l’éducation, l’emploi, la sécurité, et la rénovation urbaine.


Cet article est issu d’un dossier spécial sur l’éducation populaire


Depuis la fin des années 1970, ce que l’on connaît aujourd’hui sous le nom de « politique de la ville » a consisté à traiter les symptômes des inégalités frappant les quartiers populaires, en liant des mesures sur l’éducation, l’emploi, la sécurité, et la rénovation urbaine.

Ces multiples dispositifs ont engendré une forêt de sigles (ZEP, DSQ, ZUS, ZRU, ZFU, GPV, ORU, SRU, ANRU, ACSE, CIV, CUCS, CGET…) visant chacun à corriger un symptôme.

Sur le fond, rien n’a changé. Pire : les indicateurs montrent une aggravation des inégalités.

Parce qu’elle est impulsée d’en haut, qu’elle est complexe et rend les associations dépendantes des subventions publiques – avec le clientélisme que cela peut entraîner –, la politique de la ville a beaucoup déstructuré les solidarités, les regroupements plus ou moins informels, les mouvements associatifs qui existaient dans les quartiers populaires. Il en résulte un recul des espaces culturels propres à ces quartiers et une atomisation des habitantes et des habitants.

Or, depuis ses débuts, la politique de la ville prône la « participation active des habitants », vise à « faire des habitants des acteurs du changement ». Mais les communautés sont suspectées de communautarisme, mais les mobilisations collectives sont accusées de défendre des intérêts particuliers... La « mixité sociale » et le « vivre-ensemble », tant vantés, sont surtout un « vivre comme nous » : chacun est invité à rentrer individuellement dans « la République », en laissant à la porte son survêt’-baskets-casquette, son boubou ou sa djellaba.

Adeline (AL Paris nord-est)

 
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