Communiqué de soutien à Nous Toutes, au Planning Familial, et à toutes les victimes de harcèlement transphobe




Le 3 janvier, un collectif comptabilisant les Féminicides par compagnon et ex a tenu et relayé des propos transphobes en réponse à une question sur ses méthodes. #NousToutes et Le Planning Familial, après avoir condamné ces propos, ont subi une vague de harcèlement inadmissible. Nous assurons notre soutien à NousToutes et le Planning, ainsi qu’à toutes les personnes victimes de ces propos.

Retour sur les faits

Interrogé sur la prise en compte des meurtres de femmes trans dans son décompte, le collectif « féminicides par compagnons ou ex » a accusé ses critiques d’avoir « conservé les aspects toxiques de leur masculinité antérieure ». Ces propos sont transphobes : extrêmement blessants pour les personnes concernées, ils les renvoient à une supposée « sociabilisation primaire » qui expliquerait tous leurs comportements.

Une fois encore, les personnes trans revendiquant leur visibilisation sont accusées d’un « transactivisme » fantasmé, dans la droite ligne du « lobby LGBT » inventé il y a des décennies par la droite. Elles sont ainsi désignées par ce collectif comme des « groupes « militants » violents qui tentent de s’imposer par la terreur dans les organisations féministes […] et qui utilisent des stratégies éminemment patriarcales ». Il est intolérable de proférer de telles accusations contre des femmes vulnérables, à mille lieux de la réalité matérielle des oppressions patriarcales. Les femmes trans subissent en pratique un déclassement rapide et violent, les privant de visibilité politique et se traduisant souvent par une grande précarité. Leur intérêt réside dans la destruction du patriarcat tout autant que les femmes cis.

En réponse à ces propos, #NousToutes a annoncé le 5 janvier se désolidariser de ce collectif et ne plus utiliser son travail dans leur communication sur les féminicides. Le Planning Familial a affirmé être solidaire de cette décision de NousToutes en écrivant : « pas de féminisme sans lutte contre la transphobie, pas de transphobie dans le féminisme ! Nous rappelons par ailleurs notre soutien aux personnes trans actuellement victimes de violences notamment sur les RS ».

Une vague de harcèlement transphobe

En réaction, ces deux organisations ont été la cible de vives critiques se reposant sur une déformation des faits et souvent accompagnées elles-mêmes de propos transphobes. Cette vague de harcèlement subi par nos camarades du Planning et de NousToutes est intolérable. Elle a été amplifiée par des soutiens de militantes TERF (mouvement excluant les femmes trans de leur lutte) comme Marguerite Stern ou le collectif « Les Vigilantes ». Pour ce dernier, la prise en compte des femmes trans, mais aussi des questions anticolonialistes et raciales, « porte préjudice aux droits des femmes » car elle « prioris[e] d’autres agendas sur la lutte contre le sexisme et le patriarcat ». Ces personnes accusent ainsi Le Planning et NousToutes de diviser les féministes.

Bien loin d’invisibiliser les victimes de féminicides, NousToutes a annoncé chercher à tous les comptabiliser, c’est-à-dire y compris les féminicides transphobes, racistes, lesbophobes, biphobes… Se dotant ainsi d’un outil plus complet et inclusif.

L’Union Communiste Libertaire soutient pleinement Nous Toutes et le Planning Familial, ainsi qu’à toutes les personnes, organisations et associations LGBTI victimes de ces attaques antiféministes. Nous continuerons de lutter contre la transphobie d’où qu’elle vienne.

Nous nous réjouissons en outre de voir un travail s’amorcer pour visibiliser plus de situations où les femmes sont tuées parce qu’elles sont des femmes, et suivrons les outils développés par NousToutes.

Union communiste libertaire, le 13 janvier 2022.

 
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