La justice européenne impose le renvoi de Vincenzo en Italie




Saisie par la Cour de cassation de Paris sur « l’affaire Vincenzo Vecchi », la justice européenne impose que le militant anticapitaliste soit remis à l’Italie. 21 ans après les faits, il est toujours sous le coup d’une condamnation de 12 ans de prison pour le délit de « dévastation et pillage » introduit par une loi fasciste mussolinienne.

Ce délit reconnaît un « concours moral » à des dégradations et des vols, donc une responsabilité pénale, pour la seule présence à une manifestation. Dans le cas de Vincenzo, c’est sa participation aux manifestations contre le G8 à Gênes en 2001 qui lui est reprochée ; rappelons que lors de cet événement, les manifestantes avaient été blessées en masse (plus de 600) et une personne tuée par les violences policières.
La Cour de justice de l’Union Européenne (CJUE) a choisi l’option la plus radicale qui lui était offerte : elle permet l’introduction d’une loi liberticide dans tout l’espace européen. De plus, elle ouvre la voie à une jurisprudence, à la fois dans l’UE et en France, en renforçant le caractère automatique des Mandats d’Arrêt Européens (MAE, qui remplacent les extraditions, négociées jusqu’alors entre États).

Pour revenir sur la bataille en cours, le MAE qui vise Vincenzo a été contesté dès son interpellation, en Bretagne en août 2020. Deux Cours d’arrêt (Rennes et Angers) l’ont rejeté, mais ces décisions ont à chaque fois été contestées devant la Cour de cassation.
La dernière, en janvier 2021, a préféré demander son avis à la CJUE. Cela prouve bien qu’il s’agit d’une affaire sensible, politique en tous les sens du terme et qui fera jurisprudence.

Il s’agit bien d’un renforcement des lois et des mécaniques judiciaires, partout en Europe, qui permet de viser des militantes politiques. Dans un contexte politique national et européen qui tend vers toujours plus de répression envers les militantes progressistes et a contrario plus de complaisance pour l’extrême droite et les réactionnaires, nous ne pouvons que nous inquiéter des conséquences sur le mouvement social dans son ensemble.

Les enjeux de cette affaire vont donc bien au-delà de Vincenzo Vecchi. Une bataille juridique est nécessaire, en dépassant l’échelle individuelle et même l’échelle « nationale ».
L’audience devant la Cour de cassation le 11 octobre prochain à Paris sera décisive. Pour endiguer la répression, la mobilisation populaire est également indispensable, afin de protéger nos libertés fondamentales, comme le droit de manifester ici ou ailleurs, en renforçant le caractère internationaliste de nos luttes !

Malgré la mobilisation d’habitantes de Rochefort-en-Terre (56) et alentours, ainsi que d’autres soutiens divers, à travers les « Comités de soutien à Vincenzo », ce combat ne sera pas victorieux sans une mobilisation forte et hétéroclite. Des initiatives sont à venir et toute aide est bienvenue.

Solidarité avec Vincenzo, solidarité internationale !

Contact : comite.soutien.vincenzo@gmail.com

 
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