Edito

Plein emploi, oui mais lequel ?




Macron se fixe un nouveau cap pour 2025 : le « plein emploi ». Cette annonce devrait réjouir, et pourtant elle inquiète. Pourquoi ? Parce que le plein emploi – qu’on considère atteint avec 4 % de chômeuses et chômeurs – n’est nullement dans l’intérêt des capitalistes.

Quand les travailleuses et travailleurs ont moins peur du chômage, ils se battent plus volontiers pour leurs salaires, changent plus facilement de boîte, et globalement acceptent moins de se faire maltraiter.

En réalité le plein emploi, dans la perspective du pouvoir, cela consiste essentiellement à « occuper » les gens, tout en les maintenant dans l’insécurité pour éviter les tendances revendicatives que le patronat déteste.

On peut tout à fait, comme en Allemagne ou aux États-Unis, descendre à 4 % de chômage officiel, avec en réalité une masse de salariées pauvres, sous contrats précaires, à temps partiel, faux indépendants ubérisés, vacataires... Pour obliger les chômeuses et chômeurs à accepter cela, Macron veut les priver au maximum de la protection que constitue l’assurance chômage.

Cela veut-il dire que nous sommes contre le plein emploi ? Nullement ! Mais pour un plein emploi qui renforce le prolétariat, pas qui l’affaiblisse. Par la réduction du temps de travail à trente-deux heures, avec embauches correspondantes et maintien des salaires. Ainsi on partagera le boulot, tout en reprenant aux actionnaires une part significative de la richesse que notre travail a créée.

 
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