Antipatriarcat

TdoR : en mémoire de nos adelphes assassinées




Le 20 novembre, c’est le Jour du souvenir trans, aussi appelé TDoR pour son nom anglais Trans Day of Remembrance. En ce jour important pour la communauté trans du monde entier, les personnes trans commémorent leurs adelphes assassinées.

Le TDoR est né en 1999 sur l’internet à travers le projet « Remembering our dead » de l’activiste trans Gwendoline Smith. La fondation de ce projet fait suite au meutre de Rita Hester, une femme trans afro-américaine.

Depuis, plusieurs associations à travers le globe organisent une journée d’action pour le TDoR. En France, il a commencé à Paris pour l’année 2002 à l’initiative du Centre d’aide, de recherche et d’information sur la transsexualité et l’identité de genre (CARITIG). Aujourd’hui, le TDoR donne lieu à des mobilisations dans toutes les grandes villes du pays à l’initiative des associations locales de personnes trans.

Le collectif Transrespect Versus Transphobia Worldwide donne, grâce à son projet Trans Murder Monitoring, les statistiques suivantes pour l’année 2021  : 375 personnes trans et non-binaires ont été assassinées, ce qui représente une hausse de 7 % par rapport à 2020  ; 96 % des victimes sont des femmes et/ou transféminines  ; 58 % étaient travailleuses ou travailleurs du sexe  ; aux États-Unis, 89 % des personnes trans assassinées sont racisées  ; en Europe, 43 % des morts sont des migrantes et migrants.

Pour l’année 2021, 375 personnes trans et non-binaires ont été assassinées, ce qui représente une hausse de 7 % par rapport à 2020.

Ces statistiques sont révélatrices de plusieurs mécaniques au sein de la transphobie. Premièrement, le fait que les femmes constituent la majorité des victimes met en lumière le déclassement des femmes trans du fait de leur transition.

En effet, elles sont, au même titre que les femmes cis, victimes du sexisme, du harcèlement de rue aux féminicides. Ces phénomènes intensifient la transphobie à laquelle ces femmes font face. Julia Serano a appelé cette oppression composée la transmisogynie.

Les institutions étatiques insensibles à ces violences

La preuve la plus célèbre de ce phénomène de transmisogynie est l’infâme Trans Panic Defense aux États-Unis. Cela désigne le fait qu’une réaction violente à la révélation de la transidentité d’une partenaire sexuelle soit une circonstance atténuante aux yeux de la justice pénale. Cette défense est encore présente dans les textes de loi de 38 États.

Par ailleurs, le racisme et la pauvreté sont des facteurs aggravants la transphobie subie, comme le montre la proportion majoritaire de victimes trans racisées. Les institutions étatiques restent insensibles face à ces violences. En France, beaucoup d’enquêtes sur les meurtres de personnes trans sont à l’arrêt, si tant est qu’elles aient commencé.

La lutte trans ne peut donc pas être portée indépendamment des autres luttes sociales. En plus d’être une lutte contre le patriarcat, c’est aussi une lutte contre le racisme et le capitalisme.

Pour la mener, ne nous mettons pas à genoux devant l’État, tout passe par la lutte et tout passe par nous même  !

Jade (UCL Grand-Paris sud)

 
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