Antifascisme

Génération Identitaire : après la dissolution, le combat continue




Le 13 février dernier, Darmanin annonçait la dissolution de Génération identitaire. Cette dissolution était une demande de longue date d’une partie du mouvement social. Mais il nous faut rester vigilants, il n’est pas impossible que le mouvement social soit demain victime de ce pouvoir de plus en plus réactionnaire.

Disons le clairement, la dissolution de Génération identitaire (GI) est une bonne nouvelle. C’est une revendication de longue date et notamment depuis l’opération anti-migrants menée au Col de l’échelle en 2018, opération pour laquelle les leaders de GI ont été relaxés en appel il y a quelques semaines par la justice bourgeoise. Cette dissolution n’est qu’une des armes à notre disposition pour lutter contre les groupuscules d’extrême droite, et même insuffisante, elle devrait limiter le pouvoir de nuisance de ces néo fascistes pendant quelque temps.

Il nous faut cependant nous interroger sur les raisons de cette dissolution, car il est clair que Macron et son gouvernement ne sont pas antifascistes. D’autre part, le climat actuel nous incite à la prudence. Le mouvement social étant régulièrement attaqué par le pouvoir, il est à craindre que demain les cibles du gouvernement soient tout autres.

Ne nous y trompons pas, cette dissolution s’inscrit dans une stratégie électorale en vue de la présidentielle de 2022 pour laquelle Macron s’est déjà choisi un adversaire de circonstance  : le RN. Ainsi le gouvernement actuellement en pleine surenchère raciste et autoritaire – Darmanin allant même jusqu’à affirmer dans un (faux) débat avec Marine Le Pen sur France 2  : «  Vous êtes plus molle que nous ne le sommes  » – donne l’illusion qu’il agit concrètement contre l’extrême droite.

Face à l’extrême droite, la solidarité de classe

Le gouvernement a aussi un autre intérêt dans cette dissolution  : en se prétendant agir en bon républicain, il déstabilise le RN. Le parti est en effet proche des identitaires, entretenant une proximité aussi bien idéologique que pratique  : GI est une bonne école de formation pour futurs cadres du RN. Dissoudre une des structures des identitaires pourrait les empêcher de diffuser aussi largement leurs idées et d’aider objectivement le RN.

Cette dissolution n’est toutefois pas suffisante, les GI vont rapidement recréer des structures de repli, et les Identitaires (Ex-Bloc identitaire), dont GI n’est que la branche jeunesse, ne sont pas dissous, ni les associations qui lui sont liées. Le macronisme devient chaque jour plus raciste et plus autoritaire et nous ne pouvons pas compter sur lui pour juguler le fascisme.

Face à la montée des idées d’extrême droite, ne comptons pas sur l’État pour nous protéger. Il nous faut au contraire davantage nous investir syndicalement, socialement, politiquement pour unir notre classe et lutter contre ce qui fait le terreau de l’extrême-droite  : les inégalités sociales et le manque d’un projet de société émancipateur pour toutes et tous.

Commission antifasciste de l’UCL

 
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