Antifascisme

La Cocarde : les campus wars à la sauce française




Le 26 janvier dernier des militants de la Cocarde (un groupe d’étudiants d’extrême droite) se sont introduits dans le cortège de la manifestation parisienne qui dénonçait la politique gouvernementale dans le domaine de l’éducation. Ils en furent très vite dégagés comme il se doit. Mais derrière ce qui pourrait apparaître comme une bravade supplémentaire se cache une véritable stratégie de déstabilisation venue des États-Unis.

Mardi 26 janvier dernier une mobilisation initialement appelée par une large intersyndicale sur la question des salaires dans l’Éducation nationale et rejointe par des syndicats lycéens et étudiants qui entendaient dénoncer la politique gouvernementale dans le domaine de l’éducation, a donné lieu à des dizaines de manifestations sur tout le territoire.

Le cortège parisien fut émaillé d’un incident que le média d’extrême droite Valeurs actuelles – d’ordinaire peu présent pour couvrir le mouvement social – a tenté de monter en épingle. En effet quelques militants de la Cocarde ont été éjectés du cortège sous le regard parfois médusé de manifestantes et manifestants qui n’ont pas immédiatement compris de quoi il en retournait.

La Cocarde s’est rapidement imposée comme le mouvement qui monte dans les milieux étudiants d’extrême droite.

La Cocarde s’est rapidement imposée comme le mouvement qui monte dans les milieux étudiants d’extrême droite. N’hésitant pas à l’occasion à se montrer aux côtés de l’Action française pour faire le coup de poing, la Cocarde a aussi été aperçue ici et là, au sein d’assemblées générales de différentes facs, se présentant comme des étudiants anti-blocage. Ne nous y trompons pas, ce que cherche la Cocarde c’est à créer la confusion. Preuve en est la publication le 21 janvier dernier d’un appel – sur un ton évidemment provocateur – aux autres organisations étudiantes à s’unir, par delà leurs différences, face à la détresse étudiante.

La Cocarde inscrit ses actions dans ce qu’on nomme les Campus Wars, un avatar à la mode universitaire de ce que l’Alt-right étatsunienne nomme les Cultural Wars. Dans une relecture de Gramsci, ceux-ci professent que la bataille se joue également sur le terrain culturel. La gauche libérale (au sens philosophique) serait hégémonique dans les médias et les universités. Cette gauche intellectuelle est accusée de mener le pays à la ruine morale et d’étouffer les jeunes générations sous le joug du politiquement correct.

Gramsci à la sauce brune

Face à cette mainmise fantasmée de la gauche libérale sur les campus étatsuniens, la droite et l’extrême droite se sont organisées. Leur credo  : la provocation. Elle permettrait de rendre visible l’ostracisme dont ils seraient victimes. Ainsi ce seraient eux les tenants d’un discours minoritaire qui seraient réduits au silence. La censure serait du côté de celles et ceux qui refusent de considérer le racisme, le sexisme, l’homophobie, etc., comme des opinions dont on peut débattre.

La présence de la Cocarde dans le cortège du 26 janvier s’inscrit dans cette perspective. Face à ces piteuses tentatives il est essentiel de s’unir et de s’organiser pour éjecter cette fange facsistoïde de nos lieux d’étude et de travail.

Commission antifasciste de l’UCL

 
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