Guadeloupe : La jeunesse des cités sur les barricades




Pendant la révolte, la jeunesse des cités a pris part au mouvement, notamment sur les barrages et les barricades, développant une radicalité en décalage avec la seule revendication sur les salaires. Des leçons sont à en tirer en métropole aussi.

Les journaux télévisés ont largement diffusé les images des barrages où était présente la jeunesse des cités de Guadeloupe (qui crie à l’anarchie !), que le gouvernement a tenté de faire passer pour de simples « violences urbaines ». Sur les barrages érigés sur les routes, la jeunesse des quartiers populaires de l’île a participé aux côtés des travailleuses et des travailleurs en lutte aux affrontements avec les forces de l’ordre qui venaient défaire les barrages à nouveau érigés plus loin. En Guadeloupe, la jeunesse connaît un taux de chômage de 55 % et subit le racisme et le mépris des békés. Si la jeunesse marginalisée et exclue s’est solidarisée du mouvement contre la pwofitasion et aux revendications contre le chômage des jeunes, elle ne s’est pas entièrement sentie concernée par la revendication sur les salaires, sachant que pour la grande majorité d’entre eux ils n’en ont pas. Ce décalage, ils l’ont exprimé sur les barricades en développant une radicalité plus grande (et plus violente) que les travailleurs et travailleuses en lutte.

La leçon à en tirer

Ce décalage doit être pris en compte par les organismes qui constituent le LKP, comme ceux qui, à la Réunion ou en Guyane tentent d’impulser un mouvement populaire semblable à la Guadeloupe ainsi que par les associations et syndicats en métropole (et par les révolutionnaires). Pourquoi les jeunes des cités de la métropole également se solidarisent si peu avec les grèves et mouvements sociaux sur les salaires ou pour la défense des services publics ? Parce que pour une bonne partie ils et elles sont au chômage, en contrat précaire ou intérimaires, et lorsqu’ils décrochent un emploi ils n’ont pas envie de courir le risque de le perdre en se mettant en grève, et c’est légitime. Si les syndicats s’adressaient aux habitants des cités sur tous les problèmes qu’ils vivent (salaire, chômage, logement, racisme, police...) et y réagissaient par des grèves et des luttes, en portant un projet concret et global pour les banlieues, un mouvement social pourrait peut-être y voir le jour avec lequel la jeunesse des cités exclue du travail se solidariserait (peut-être en érigeant des barrages et des barricades comme en Guadeloupe...).

Nico (AL77)

 
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