Sur les récents conflits internes, clarifications puis départs de l’UCL




L’UCL souhaite s’exprimer sur une série de départs collectifs et de polémiques qui, au printemps 2023, ont agité les réseaux sociaux et des cadres unitaires inter-organisations.

L’UCL est une organisation mixte ancrée dans la société. Par conséquent, elle est traversée par des oppressions et des comportements transphobes, racistes, sexistes, etc. Elle les traite par un travail sans relâche de formation en interne et par des procédures fermes contre les agressions. Mais quoi qu’en disent les personnes qui aujourd’hui accusent l’UCL, là n’est pas le motif de leurs départs.

À partir de l’automne 2022, un groupe de membres de l’UCL a porté en interne une analyse de la biphobie qui, sur plusieurs questions complexes, apportait des réponses non consensuelles parmi les personnes concernées. Ce groupe exigeait que leur analyse soit adoptée comme position fédérale publique, sans débat collectif préalable. Or aucune commission ou groupe de travail particulier ne peut dicter sa ligne à l’organisation.

Cela a conduit ce groupe à apostropher le secrétariat fédéral et la commission Antipatriarcat, et en particulier des personnes bisexuelles, en insinuant que puisqu’elles ne s’alignaient pas sur leur conception, ces dernières étaient biphobes.

Ce groupe, ne parvenant pas à imposer ses vues, a fini par céder à la technique du scandale : invectives, harcèlement, intimidations, insultes, dénonciations anonymes de six camarades femmes en majorité LGBTI. Ce groupe a tenté de se présenter comme victime d’une cabale en lançant un « appel à l’aide » en interne dans le but de bénéficier d’un réflexe de solidarité. Le dialogue a été rompu.

Dans la même période, des méthodes similaires ont été employées, parfois par les mêmes personnes, dans d’autres cadres de l’organisation, en visant des questions de transphobie ou de racisme. Les désaccords stratégiques sont devenus saillants. Contrairement aux pratiques de l’UCL, ces personnes ont refusé tout débat. Selon ce groupe, seules les personnes concernées en accord avec lui ont leur mot à dire et les autres n’ont pas à être formées. Au contraire, à l’UCL nous pensons que, si la parole des personnes concernées est cruciale, l’analyse doit être élaborée collectivement, dans la formation et le débat, y compris parce que les concernées ont parfois des désaccords entre eux et elles.

Lors de la coordination fédérale de mars 2023, il est devenu clair que leur ligne politique était minoritaire. Leur groupe a présenté trois candidatures à des mandats fédéraux sensibles, propres à laisser prospérer leurs méthodes dangereuses. Dans ce contexte, ces candidatures ont été jugées inappropriées et ont été largement rejetées. En réaction à cela, plutôt que de débattre, ils et elles ont quitté l’organisation en mettant en scène une exclusion fédérale qui n’en était pas une, et en formant parfois des groupes autonomes locaux.

Nous pensons que ce que l’UCL a traversé fera écho à l’expérience de bien des militantes d’organisations syndicales, antiracistes, féministes, LGBTI. Ces situations affaiblissent malheureusement notre camp dans une période où nous devons au contraire lutter avec force et unité face aux attaques de l’extrême droite. L’UCL reste fermement engagée sur les fronts de l’antipatriarcat et de l’antiracisme et continuera à mener une lutte de tous les jours contre les violences et oppressions exercées contre les femmes, les LGBTI et les personnes subissant le racisme. Elle continuera à prendre toute sa part dans les nombreuses luttes à venir, de manière unitaire et collective.

Union communiste libertaire, le 2 octobre 2023

 
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