Politique

Pandémie : La fragilité du capitalisme mise à nu




La crise sanitaire a débouché sur une crise économique, nous montrant encore que le capitalisme est un système fragile. Face à cette irrationalité, il nous faut comprendre ce qui, dans le capitalisme, transforme une simple période de ralentissement des activités économiques en une crise majeure, et en quoi cette situation n’est pas une nécessité.

Durant la crise sanitaire, les activités essentielles à la «  vie de la nation  »  [1] ont été assurées. Mais très rapidement sont apparus des discours sur le risque d’effondrement économique. Comment un pays pourrait-il s’effondrer si les activités essentielles à sa survie sont maintenues  ? Curieux paradoxe  ! Puisque ce qui est essentiel continue d’être produit, rien ne nous empêche, en soi, de répartir cette production pour satisfaire les besoins individuels et de répartir le travail restant. Rien, si ce n’est l’organisation capitaliste de la société. Avec les mesures sanitaires, de nombreuses activités se sont arrêtées, et l’intervention de l’État pour soutenir l’économie n’a pas empêché nombre de personnes de se retrouver au chômage ou en faillite.

Une telle situation n’est possible que sous le capitalisme. Le capitalisme est basée sur la propriété privée des moyens de production et de distribution, et sur l’échange marchand. Il est impératif de vendre les marchandises produites pour obtenir de l’argent, satisfaire ses besoins, et financer la pérennisation de son activité. Mais la vente des marchandises n’est pas assurée, en soi, dans les délais escomptés, en quantité suffisante. D’où la cause formelle de la crise : la marchandise n’est pas vendue ; pas de rémunération, chômage et faillites, moins d’achats auprès des autres entreprises, qui subissent le même sort  [2]. Ce problème est aggravé par la crise structurelle en cours depuis les années 1970, qui avait déjà constitué la toile de fond de la crise de 2008 [3].

socialiser les moyens de production

S’ajoute également le problème de la division-spécialisation du travail : cessation d’activité d’un côté, surcharge de travail des secteurs en tension de l’autre. Il faut revoir complètement notre système emploi-chômage et notre rapport à la spécialisation et à la polyvalence, afin que le travail puisse être partagé entre toutes et tous.

Il est possible de supprimer les crises du capitalisme… À condition de sortir du capitalisme : socialiser les moyens de production, supprimer les relations commerciales entre unités de production, socialiser la distribution de la production ainsi que les services, planifier démocratiquement l’économie en partant des besoins des individus, socialiser les salaires, mieux gérer la formation des individus et la répartition du travail. Les arrêts éventuels d’activités liés à des facteurs externes  [4] pourraient certes survenir. Mais ils seraient mieux gérés. Ils ne seraient pas aggravés par un système économique impliquant chômage, misère et endettement d’un côté, et surcharge de travail de l’autre.

Flo (Rouen)

[1Selon l’expression d’E. Macron.

[2Pour un résumé détaillé voir « Crises du capitalisme et perspectives communistes libertaires » sur Espritcritiquerevolutionnaire.revolublog.com

[4Pandémies, catastrophes naturelles, fermeture de secteurs d’activité du fait de la transition numérique ou écologique, etc.

 
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