Edito : Réseau antisocial




Facebook, réseau social ? Ou plutôt Big Brother à portée de main de tous les pouvoirs…

On a récemment vu, dans le cadre du mouvement social de l’automne 2010, des chefs d’établissements aller surfer sur le web pour identifier, sur leur page personnelle, des lycéennes et des lycéens fauteurs de « blocages » et les sanctionner après sur la base de ces « preuves ».
Ils n’ont en cela fait qu’importer des méthodes de flicage couramment usitées dans le monde fabuleux de l’entreprise.

Car la merveille des merveilles de l’amitié virtuelle aura conduit trois salariés droit devant le conseil de prud’hommes de Boulogne-Billancourt en novembre dernier. Dénoncés à leur patron par un collègue (mais néanmoins « ami »), ils ont été licenciés parce qu’ils avaient osé dire du mal de leur hiérarchie sur la page personnelle de l’un d’entre eux.

Et le conseil de prud’hommes a donné raison au patron ! C’est que le ou la salariée a une « obligation de loyauté » envers son entreprise. Et lorsqu’on n’est pas « loyal » avec ses chefs on « abuse » de sa liberté d’expression, dixit ce jugement pro-patronal. Ce que les patrons veulent, c’est que les salarié-e-s communient dans le culte de la sacro-sainte entreprise. En d’autres termes : « ta boîte, tu l’aimes ou tu la quittes ».

Pourtant les conditions de travail vont en se dégradant, avec la participation active des hiérarchies. Bien au contraire nous leur devons l’irrespect. Exprimons-le dans le cadre d’un tout autre « réseau social » : celui du militantisme et de l’action syndicale.

On s’y fait de vrais ami-e-s et on peut compter sur la solidarité de camarades !

Alternative libertaire, le 30 novembre 2010-12-04

 
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