Manif du 6 novembre : Redescendre dans la rue pour défendre l’IVG




A l’appel du Planning familial, de nombreuses associations ont mobilisé plusieurs milliers de personnes samedi 6 novembre, pour dénoncer les entraves grandissantes à l’IVG et le démantèlement de l’hôpital public.

D’abord nationale, le calendrier de la manifestation a connu quelques modifications du fait de la mobilisation contre la réforme des retraites, mais a été fortement relayée par des comités locaux manifestant dans leurs villes. Comme à Poitiers, Orléans, Montpellier ou Paris...

35 ans après la loi Veil dépénalisant l’IVG, ces mobilisations dénonçaient la réforme hospitalière adoptée en 2009 (Loi dite « Bachelot »), qui représente aujourd’hui un vrai recul pour le droit à l’avortement. Toujours précaire – n’ayant jamais concrètement bénéficié des moyens nécessaires – ce droit est remis en cause par des logiques comptables et la politique de destruction des conquêtes sociales via l’obligation de rentabilité du service public hospitalier. En imposant le regroupement des établissements de santé elle entraîne la fermeture d’hôpitaux de proximité, de maternités et de centres d’IVG. La tarification à l’activité incite les établissements à arrêter les actes estimés non rentables, notamment les IVG.

200 000 avortements sont encore pratiqués en France mais chaque année 5 000 femmes partent avorter à l’étranger faute de place. Combien n’ont pas les moyens de faire ce voyage et se retrouvent de fait avec une maternité non désirée ? La disparition des CIVG n’est pas un élément nouveau : le rapport publié au début 2010 par l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) compte 90 centres fermés depuis 2001. La réforme hospitalière marque une accélération de ce phénomène et l’étape supplémentaire d’une logique déjà engagée.

Les anti-IVG en embuscade

Des militants anti-IVG avaient diffusé la veille de faux communiqués d’annulation sur des sites web, pour déstabiliser le mouvement. Une trentaine de fascistes du Renouveau français est venue scander des slogans anti-avortement à proximité de la manifestation et créer de l’agitation, déployant une banderole sur la façade d’un hôtel, puis essayant de s’approcher de la manifestation, dont ils ont été tenus à distance par les organisations parties prenantes de la mobilisation. Cet évènement fait suite aux actes anti-IVG de novembre 2009 où, à Paris, la « Marche pour le maintien des centres IVG de proximité » avait été la cible de jets de projectiles et récemment, des membres du Collectif unitaire pour la réouverture du CIVG de l’hôpital Tenon, ont subi insultes et coups alors qu’ils diffusaient des tracts.

Si cette mobilisation a été une réussite, malgré la pluie et les agressions anti-IVG, les collectifs et toutes les associations féministes savent qu’il faudra rester vigilant et mobilisé pour faire reculer les idées et politiques réactionnaires.

Charline (AL Paris nord-est)

 
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