Argentine : La FOB construit le contre-pouvoir populaire




La Fédération d’organisations de base (FOB) est née en 2006, après une
décennie de luttes contre la crise et le gouvernement capitaliste argentin. Cette fédération unit plusieurs mouvements de chômeurs, qui s’organisent de manière indépendante et luttent pour améliorer leurs conditions de vie.

Depuis vingt ans, le néolibéralisme a
entraîné la destruction systématique
de l’industrie du pays, la liquidation
de presque toutes les entreprises
publiques, la perte de la plupart des
droits sociaux, alors que les groupes
capitalistes ont rempli leurs coffres
comme jamais. La disparition des
fabriques en périphérie des grandes
villes et la mécanisation de l’agriculture ont jeté des milliers de travailleurs dans la misère.

CLUBS DE TROC

En raison de cette situation des solutions alternatives ont émergé depuis
plusieurs années, qui émanent non des
milieux dirigeants, mais des classes
populaires elles-mêmes : des clubs de
troc, de la vente directe dans la rue, ou
bien la récupération d’entreprise, qui
constitue sans doute l’exemple le plus
réussi. Beaucoup de ces expériences
ont échoué pour diverses raisons :
manque de capital initial, manque de
connaissances techniques, impossibilité de placer le produit sur le marché
et, dans quelques cas, problèmes de
vol ou de corruption (des bons ont
ainsi été falsifiés dans certains clubs
de troc argentins).

La FOB et de nombreux mouvements de chômeurs ont misé sur le
travail autogéré, comme réponse au
chômage, en développant des formes
égalitaires de production, en favorisant la solidarité ainsi que la formation
à de nouveaux métiers. Aujourd’hui,
un part de ces projets ont été abandonnés à cause de difficultés internes et
externes, ou sont en voie de réorganisation, en tirant profit des expériences
passées.

CONSTRUIRE L’AVENIR

La FOB groupe trois mouvements
de chômeurs. Deux (le MTD Oscar
Barrios et le Frente d’Unidad Popular)
sont présents dans une dizaine de
quartiers pauvres de la banlieue de
Buenos Aires. Le troisième (le MTD
Lucha y Libertad) est actif dans un
bidonville de la capitale fédérale .
Ajoutons que l’on retrouve au sein de
la FOB une assemblée de femmes, un
espace de réflexion et d’action sur les
questions sanitaires et des ateliers d’éducation populaire.

En février, la FOB a organisé la VIIe
ELAOPA (lire AL de juin). À la
suite de cette rencontre et de diverses
visites, des liens se sont créés avec des
organisations de quartiers à Rosario,
un mouvement de chômeurs de la province du Chaco, un centre culturel
libertaire de la province de la pampa –
aboutissant à des mobilisations communes. La FOB souhaite rassembler
des organisations populaires dans
l’objectif de construire un pouvoir
populaire, indépendant et autonome,
reposant sur la mise en pratique de la
démocratie directe et l’action directe.

Ghislain (AL Marseille)

www.elaopa.org

www.prensafob.blogspot.com

www.mtdoscarbarrios.blogspot.com

 
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